« Dynamiter la façon d’enseigner l’architecture en France »

Dans une interview parue dans le journal Le Monde le 24 juin, Christian Girard et Philippe Morel, qui ont créé le département « digital knowledge » à l’ENSAPM, affirment que « les étudiants ont compris qu’ils avaient à réinventer leur métier ».

Voici le texte de l’interview :

Comment le numérique a-t-il modifié la pratique de l’architecture ?

Philippe Morel. Les changements les plus radicaux partent du concept de programmation, dont on trouve déjà les traces dans l’avant-garde constructiviste russe des années 1920. Les Russes ont eu cette vision qu’un jour l’architecture serait programmée ; ce qui coïncidait bien sûr avec la planification quinquennale d’alors. Puis dans les années 1960, avec l’accès aux premiers ordinateurs, des pionniers, comme Gordon Pask, puis Nicholas Negroponte, ont introduit l’informatique dans l’architecture en s’aidant des nouveaux outils : invention du programme informatique Sketchpad [robot Draftsman, écrit par Ivan Sutherland en 1963 comprenant la première interface graphique avec moniteur et crayon optique], de la souris [Douglas Engelbart en 1964, brevet en 1970] et des premiers logiciels de dessin assisté par ordinateur [DAO].

Dans les années 1970, avec l’Exposition universelle du Japon, à Osaka (Expo’70), les Japonais ont développé la robotique dans tous les domaines, sur des bases théoriques posées depuis la fin des années 1950 par les métabolistes. Puis dans les années 1990, avec une nouvelle génération de logiciels détournés de l’industrie du cinéma, une première génération d’architecture numérique est née.

Enfin, la seconde génération de digital native (« nés à l’ère numérique ») est arrivée, au début des années 2000. Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement quelques logiciels isolés mais la quasi-totalité des machines qui utilisent les méthodes mathématiques, l’intelligence artificielle et le big data. Le réseau – Internet – forme d’ailleurs un tout dont il est difficile de séparer les parties.

Vous êtes à l’origine du département « digital knowledge » à l’ENSAPM. Comment enseignez-vous les mutations à l’œuvre dans votre discipline ?

Christian Girard. Nous enseignons une approche critique, théorique et historique du numérique dans l’architecture. Ainsi en master il y a une quinzaine d’étudiants du département qui vont devoir s’intégrer dans une profession en forte mutation. Ils ont compris qu’ils avaient à réinventer leur métier avec les outils d’aujourd’hui et de demain. » (…)

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