guide de réflexion

Thème 1 : « #Utiles : comment fabriquer la ville ?

Contexte :
La dimension urbaine de nombreux enjeux sociaux, économiques ou environnementaux (mal logement, hyper déconnexion sociales, migrations, risques climatiques,…) est trop souvent occultée. Alors que la fabrication de la ville connait un mouvement de « privatisation » par le transfert du financement et de l’ingénierie vers des acteurs privés, c’est l’équilibre entre les différents acteurs qui est en question. L’objectif est de garantir la décision publique en faveur des valeurs d’usage de la ville et de l’intérêt général. La responsabilité des architectes est de contribuer à cet intérêt commun et d’accompagner les innovations dont les mutations actuelles sont porteuses.

La profession d’architecte s’appuie en France depuis de nombreuses années sur les principes de la commande publique qui a défini les rôles des différents acteurs (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entreprises) et posé le principe de la dissociation de leurs missions, permettant ainsi notamment à la maîtrise d’œuvre d’assurer ses fonctions de manière indépendante. Or cette forme traditionnelle de dévolution de commande publique se raréfie au profit de la commande privée, au nom de la réduction des délais et des coûts. Contrats globaux, VEFA, ou encore nouveaux appels d’offres ensembliers /appels à projet/consultations se multiplient, transférant à des maîtres d’ouvrage privés l’aménagement, la réalisation, le financement, et au-delà l’entretien et la maintenance d’ouvrages publics, voire d’îlots et de quartiers entiers.

Dans ce contexte comment maintenir un juste équilibre entre acteurs publics et acteurs privés ? Comment fabriquer une ville éco-responsable ?

Questions :

  • Comment assurer le respect de la décision publique et de l’intérêt général ? Comment permettre aux élus de remplir leur rôle de garant de l’intérêt public ?
  • Comment concilier privatisation de la ville et responsabilités de l’architecture ?
  • Quelles valeurs porte la ville de demain ?
  • Comment mettre l’innovation au service de tous ?
  • Quelles propositions pour encadrer les procédures de fabrique de la ville et fixer des règles transparentes, équitables et respectueuses des différentes cultures professionnelles ? Comment dans ce cadre, permettre à la maîtrise d’œuvre d’assurer ses missions de manière indépendante ?
  • Quelles propositions pour respecter l’équilibre économique et financier des entreprises d’architecture ?
  • Face aux défis de la transition écologique, et dans ce nouveau contexte de marchés, comment concevoir une ville éco-responsable ? Comment assurer la qualité de la conception, premier enjeu de la ville durable ?


Table ronde 2 : « #Utiles : transformons nos métiers !»


Contexte 
:
L’importance prise par l’économie digitale rebat le jeu des différents acteurs de la ville et favorise l’émergence d’un nouveau modèle économique qui concerne autant les élus locaux que les professionnels.

Les élus voient apparaître de nouvelles plateformes d’échanges ou de réseaux sociaux qui entendent participer activement à la décision publique et auxquels ils se doivent de répondre;

Les acteurs professionnels de leurs côtés doivent s’adapter, se diversifier, renforcer leurs compétences ainsi que leurs structures pour répondre à une concurrence nouvelle émanant parfois même d’acteurs totalement étrangers à la filière (IBM, Google…).

Face à la mondialisation de la concurrence et des marchés, accélérée par la digitalisation, il s’agit pour l’ensemble des acteurs de la ville de se réapproprier cette culture du numérique et de construire de nouvelles possibilités : réinventer la maîtrise d’ouvrage, repenser les filières, articuler technologies nouvelles et procédés traditionnels, réinterroger les usages, mutualiser les ressources, promouvoir une économie circulaire, pour la production d’une ville plus durable.

Les architectes élargissent leurs missions, déploient leurs compétences. Les agences optent tantôt pour un développement des compétences en interne et tantôt pour des associations ponctuelles, mais dans tous les cas une veille et un travail en réseaux professionnels sont stratégiques. Un grand nombre se tournent, telles des start-up, vers la recherche et le développement. D’autres s’investissent dans le management de projet, auprès de la maitrise d’ouvrage et/ou auprès des usagers.

Questions :

  • Vers une nouvelle gouvernance territoriale : Quelle gouvernance les élus sont-ils prêts à mettre en place pour répondre à cette nouvelle demande collaborative ? Quels dispositifs pour associer tous les acteurs et rendre à l’architecte son rôle de médiateur ?
  • Comment encourager les pratiques pionnières :
    • Missions : comment prospecter de nouvelles missions (tout au long du cycle du bâtiment, de l’aménagement à la déconstruction) ?
    • Structures : comment développer et dynamiser les structures ? (via par exemple des collectifs réunissant acteurs et expertises autour d’un projet) ?
    • Compétences : quelles nouvelles offres développer pour rester concurrentiels ?
    • Filières : comment mettre en place des filières locales de matériaux et de recyclage répondant à la demande des citoyens ?
  • Comment faire reconnaître et défendre la valeur économique de l’architecture ? Comment assurer l’indépendance des acteurs professionnels ? Quelle réflexion à mener dans un contexte européen de remise en cause régulière du statut de profession réglementée ?