Outils numériques et processus collaboratifs : au service de chacun pour mieux exercer son métier, ensemble

- par Olivier CELNIK, architecte, enseignant et conseiller ordinal. Transformons nos métiers !

Le BIM est là, et tout comme l’informatique il y a 30 ans, internet et le mail il y a 20 ans, les smartphones il y a 10 ans, ce sera irréversible, que cela plaise ou non, avec ses avantages et ses contraintes. Les appels d’offres demandant des compétences BIM se multiplient, et se généralisent déjà dans certains secteurs. Faisons alors en sorte que cela soit plutôt plaisant, et utile non seulement à tous, mais aussi à chacun. Oui au BIM désirable, et il faut pour cela qu’il soit raisonnable.

Les expériences en cours, parfois déjà achevées, montrent les apports effectifs et factuels de la démarche, si le processus est mis en place d’une façon pragmatique et réaliste. On se gardera donc de survendre les avantages et la nécessité du BIM en promettant et espérant des gains qui laissent rêveur mais ne sont pas encore avérés, au risque de déceptions et désillusions s’ils ne sont pas au rendez-vous. Mais on évitera aussi de crier avant d’avoir mal, et de craindre des situations et des risques qui n’existent pas (si l’on fait le nécessaire).

Contentons nous de constater quelques apports déjà largement satisfaisants, simples et avérés :

  • le formalisme BIM oblige chacun à préciser son rôle, ses demandes, ses engagements, rompant avec l’implicite et l’habitude, sources de malentendus et de conflits : dans son cahier des charges le Maître d’Ouvrage exprime ses attentes (tout comme dans le programme du bâtiment lui-même), et dans la convention l’équipe de Maître d’Œuvre décrit les moyens par lesquels elle y répondra, et son organisation pour rendre effective la collaboration des membres de l’équipe, en précisant qui fait quoi, comment, pour combien (tout comme dans convention de groupement de maîtrise d’œuvre).
  • Le travail autour de maquettes partagées (en visualisation et annotations, pas en modifications) facilite la compréhension de tous, permet d’anticiper les questions et les problèmes, et d’y répondre à temps.
  • Chacun est sollicité pour exercer son rôle au moment opportun, plus tôt et davantage que d’habitude, avec peut-être plus d’efforts et de temps, mais avec aussi plus d’intelligence collective et plus d’efficacité globale au service du projet.
  • Les intervenants des premiers chantiers livrés à l’issue d’un processus BIM ne se risquent pas à annoncer des gains substantiels, mais décrivent souvent des livraisons en avance sur le planning, et la forte diminution des problèmes de chantier, avec une amélioration de la qualité du travail de chacun, et donc du bâtiment lui-même.

Le BIM, s’il est demandé et mis en œuvre sans emphase et sans réticence, n’est donc ni un rêve, ni un cauchemar. C’est juste un moyen efficace et rationnel que chacun fasse correctement son travail, à sa façon, mais dans une logique et une organisation commune.

Et s’il ne permet que de fiabiliser coûts et délais, de conforter la qualité, de faire en sorte que le projet réceptionné et exploité soit conforme à ce qui a été conçu initialement, sans surcoûts, dépassements de délais et modifications tardives, alors tout le monde sera déjà très content…

Olivier CELNIK, architecte, enseignant, élu au CROAIF, en charge des sujets BIM et HMO

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